Dans l'espace public

La lesbophobie dans l’espace public

« Je rentrais de soirée avec ma copine et nous nous tenions pas la main. Un groupe de jeunes nous a prises à parti en nous insultant et en nous bousculant, criant : « alors on n'aime pas les hommes ?» Nous avons été obligées de courir nous réfugier dans un café pour éviter que les choses empirent »
«  Etre prise en photo lorsqu'on s'embrasse donne vraiment l'impression d'être une bête de foire »


Avec la famille, la vie quotidienne est l’un des premiers espaces dans lequel les femmes sont victimes de lesbophobie : d’après l’enquête réalisée par SOS Homophobie, 1 femme sur 2 a subi une ou plusieurs agressions lesbophobes dans sa vie quotidienne et 8 fois sur 10, ces attaques ont lieu dans la rue.Les actes lesbophobes dans l’espace public (i.e. la rue, les commerces, les cafés, les transports etc.) sont d’autant moins acceptables que chacune et chacun y apparaît anonyme, en tant que citoyen parmi les autres et que l'agresseur est tout aussi anonyme que sa victime. L'anonymat donne une certaine impression d'impunité et les agresseurs se permettent ainsi remarques, insultes et différents actes de violence. La plupart du temps, la foule des passants ne réagit pas. Face à la violence verbale et aux agressions physiques, une violence lesbophobe plus symbolique mais tout aussi condamnable peut apparaître : être prise en photo, filmée, montrée du doigt, draguée ou suivie pour avoir pris par la main ou embrasser sa copine ou pour avoir un look différent.


Les trois quarts du temps ces agressions concernent des couples de lesbiennes, mais dans un tiers des cas elles n’ont pour raison supposée que le look et le comportement. La lesbophobie est également importante dans les services publics (notamment en matière de parentalité ou de couple) et les commerces (supermarchés, banques, taxis, hôtels etc.) : 1 femme sur 5 ayant répondu à l’enquête de SOS homophobie en a été victime. La discrimination, le refus de service, l’accueil réticent en sont les manifestations les plus courantes.


Dans l’espace public, où règnent les apparences et l’impunité, éclate de manière insupportable le rejet de l’autre, de la différence, du droit à disposer de son corps, de ses désirs, de son look et de ses amours.


Donc stop à la lesbophobie !